Le cerveau en quelques mots

 

Le cerveau est dit « modulaire », c’est à dire qu’il est divisé en régions spécialisées et dédiées à certaines tâches. Cette spécialisation cérébrale s’initie très précocement. Ainsi, si certaines aires ou parties du cerveau ne fonctionnent pas bien, les autres fonctions ne sont, en principe, pas affectées.

 

Par conséquent, un enfant peut souffrir d’un trouble de la lecture, alors que ses compétences en écriture et en calcul sont tout à fait préservées. Ces hétérogénéités dans le fonctionnement sont appelées dissociations. L’objectif du bilan neuropsychologique sera donc de les révéler, pour faire en sorte qu’au quotidien l’enfant, et les intervenants évoluant auprès de lui, sachent identifier ses forces, pour s’appuyer dessus et l’aider à contourner les processus plus difficiles ou plus coûteux.

 

 

Introduction sur le bilan

 

Le bilan neuropsychologique va permettre de révéler les mécanismes en jeu dans les apprentissages. Il s’agit d’investiguer avec autant de soin les forces et les fragilités de l’enfant dans l’ensemble des fonctions cognitives : efficience intellectuelle globale, fonctions sensori-motrices et praxies, cognition numérique, langage, processus mnésiques, fonctions attentionnelles et exécutives, habiletés sociales et personnalité.

 

Cette démarche diagnostique, visant à confronter l’ensemble des performances de l’enfant, permettra une proposition thérapeutique valide et pertinente. Il sera possible de mettre en perspective les capacités préservées et celles qui sont moins faciles à mobiliser, pour identifier des stratégies de contournement des difficultés au quotidien tout en travaillant sur les fragilités. En fonction du profil cognitif établi et du diagnostic posé, on pourra déterminer quels suivis peuvent être proposés (orthophonie / ergothérapie / psychomotricité / orthoptie / psychothérapie etc), sous quels axes de rééducation.

 

 

Déroulement du bilan

 

Un entretien, appelé anamnèse, est d'abord réalisé avec les parents de l'enfant. Il permet de mieux comprendre le motif de consultation, de connaitre l'histoire de la naissance de l'enfant, de retracer les étapes de développement et l'histoire de la scolarité, en recueillant également les appréciations des intervenants évoluant auprès de lui (enseignants et praticiens éventuels). En complément, des questionnaires pourront être à remplir par les parents et les enseignants de l'enfant.

 

Au terme de cet entretien sera proposé un bilan neuropsychologique. En fonction de la demande des parents, des éléments soulignés lors de l'anamnèse, et des éventuels bilans déjà entrepris, le bilan neuropsychologique renseignera l'ensemble des fonctions cognitives ou se focalisera sur l'investigation de certains domaines. Le temps d'évaluation avec l'enfant pourra ainsi varier de 3h à 6h, et sera donc réalisé sur un à deux jours.

 

Deux à trois semaines maximum après la réalisation des tests neuropsychologiques, une restitution orale du bilan sera faite avec les parents (l'adolescent sera également convié), pour décrire les épreuves proposées à leur enfant, les conclusions qui en découlent, le projet thérapeutique semblant pertinent et les aménagements pédagogiques et éducatifs pouvant être mis en place à l'école et à la maison. Un compte rendu écrit reprenant l'ensemble de ces éléments sera remis au terme de cette entrevue.

 

 

Précision d'application

 

Avant 3 ans, l’enfant est sans cesse en évolution. Il devient de plus en plus habile, il acquiert progressivement la marche, son vocabulaire s’étoffe peu à peu, ses phrases se structurent, etc. Il est possible de lui proposer ce qu’on peut appeler des « baby tests » afin de situer son évolution dans les domaines moteur, sensoriel, communicationnel. Néanmoins ces tests n’auront aucun facteur prédictif d’éventuels troubles des apprentissages au cours de la scolarité, car les fonctions cognitives sont en cours d’émergence !

 

On ne parlera donc de « bilan neuropsychologique » que chez des enfants de plus de 3 ans.

 

Bien que l’évolution d’un enfant soit ni linéaire, ni constante, ni prédéfinie, à partir de cet âge on note des étapes clés pouvant être repérables dans son évolution. Les tests étalonnés deviennent donc pertinents, pour une référence normative en fonction de l’âge de l’enfant. Ils aident à fixer des limites statistiquement acceptables dans le cadre de la variabilité entre les individus.

 

 

Prescription du bilan

 

La prescription d'un médecin n'est pas nécessaire à la réalisation d'un bilan. Ce sont donc les parents qui sont à l'initiative de cette demande, souvent sous les recommandations des intervenants évoluant auprès de leur enfant (enseignants, orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien, etc.).

 

 

Texte rédigé par Marion Laurent-Décremps